mercredi 26 octobre 2011

Un pari risqué ?

Le 19 octobre dernier, La Presse publiait un reportage sur le futur amphithéâtre de Québec, domicile des futurs, supposés, rapatriés Nordiques de Québec. Le retour des Nordiques a fait couler beaucoup d'encre depuis les dernières années dans l'ensemble de la province. Plusieurs voient de plus en plus possible le retour d'une équipe professionnelle de hockey dans la vieille capitale. Bien que l'engouement soit là, les investisseurs quant à eux se font attendre. Le reportage publié dans La Presse mettait au jour la viabilité d'un tel projet dans un marché comme celui de la ville de Québec.

« L'amphithéâtre de Québec plus cher que le Centre Bell » titrait La Presse, qui appuyait ses dire en se basant sur les coûts du Centre Bell, soit 230 millions en 1996, l'équivalent de 383,2 millions en dollars d'aujourd'hui. Un peu moins que les 400 millions de dollars annoncés pour la construction d'un futur amphithéâtre à Québec. Mais le problème n'est pas là. C'est lorsqu'on s'attarde au marché que la comparaison devient un peu plus difficile à faire. Le Centre Bell, amphithéâtre multi-fonctions le plus utilisé en Amérique du nord, qui jouit d'un marché comme la région de Montréal et ses quelques 3,9 millions d'habitants, ne peine pas à remplir ses gradins chaque soir. Le futur amphithéâtre de Québec quant à lui jouira d'un marché avoisinant les 800 000 personnes. C'est là que la somme de 400 millions passe un peu moins bien.

Malgré tout l'engouement pour le retour d'une deuxième équipe professionnelle de hockey au Québec, les chiffres n'appuient pas favorablement la situation de Québec. En fait, le coût estimé de 400 millions situe l'amphithéâtre de Québec au 6e rang des plus dispendieux. Autre fait intéressant, c'est le seul amphithéâtre qui ne possède pas déjà d'équipe professionnelle au moment d'écrire ces lignes, ce qui rend le pari un peu plus risqué.

Finalement les reportages dans La Presse exposent l'aubaine de Winnipeg qui a retrouvé une équipe de hockey de Ligue Nationale cette année. Le MTS Centre, amphithéâtre au goût plus modeste, peut accueillir 15 000 personnes et est évalué en dollars d'aujourd'hui à 177,9 millions de dollars. Inauguré en 2004, le MTS Centre peut compter sur un marché d'environ 800 000 personnes, tout comme la ville de Québec et cela le place au 26e rang des arénas plus coûteux. Le secret du MTS Centre : Un aréna de 15 000 sièges au lieu de 18 000 sièges. «Les derniers sièges sont toujours les plus chers à construire», dit Michael Harvey, architecte principal à la firme Sink Combs Dethlefs de Denver, qui a conçu le MTS Centre.

Comme quoi, avec des goûts plus modestes, on peut respecter un budget raisonnable tout en tenant compte du marché qui nous entoure.

Les États-Unis : République de bananes !

Depuis quelques semaines, un vidéo qui connait beaucoup de succès sur Intenet est celui du sénateur vermontois Bernie Sanders. Indépendant apparenté aux Démocrates, il est le premier sénateur américain à se désigner comme étant socialiste démocratique. Il se lance ainsi dans une guerre contre les américains nantis qui refusent de payer davantage d'impôts et qui boude le plan du Président Obama. Il ne faut pas se leurrer, avec une dette grandissante de 13 700 milliards de dollars, si les américains veulent reconstruire leur pays, les gens riches devront contribuer davantage. Une guerre fait rage en ce moment au États-Unis et elle oppose les riches aux moins biens nantis.

Bien qu'il date de près d'un an (Décembre 2010), le vidéo du discours de monsieur Sanders prend tous son sens aujourd'hui et vient s'ajouter aux nombreuses manifestations à travers le monde du mouvement de manifestation contre Wall Street : Occupy Wall Street. Le sénateur y va de nombreuses statistiques qui font réfléchir dont celle qui démontre qu'environ 1% des américains possèdent 23,5% de la richesses du pays et même que 0,1% en possèdent le huitième. Il s'explique mal le fait qu'une compagnie comme Exxon Mobil qui a fait des profits de 18 milliards de dollars et n'ont pas payé un sous en impôts. Pire encore, Exxon Mobil a reçu un remboursement de 156 millions du service de revenus américains (IRS). Le milliardaire Warren Buffet qui a fait une sortie publique il y a quelques semaines quant à son salaire de 62,8 millions de dollars de l'an dernier et du fait que seulement 39,8 étaient imposables. De cette somme, il n'a payé que 6,9 millions de dollars en impôts, soit 17,3 % de son revenu.... imposable! Bien que ce soit inconcevable aux yeux de la plupart des observateurs, plusieurs gens bien nantis n'y voit pas de problème. 

Wall Street qui fut nommé ainsi en référence au mur qui fut construit pour protéger les colons néerlandais des Amérindiens et des Britannique lors de la fondation de New Amsterdam protège aujourd'hui les financiers de Wall Street de la classe ouvrière. Le sénateur Sanders compare ainsi son pays aux Républiques de Bananes, pays d'Amérique latine ainsi désigné dans les livres d'histoire où une minorité de gens possédait la majorité des richesses du pays et ce au détriment des autres.



 

Made in China

Il y a deux semaines, je vous parlais de l'annonce du gouvernement fédéral quant à la construction du nouveau pont Champlain. La construction du pont qui est évalué à près de 5 milliards de dollars et qui s'échelonnera sur plusieurs années. Il était évident que la construction du nouveau pont ne se ferait pas en un claquement de doigts et que les coûts d'un tel chantier serait énorme.

Au cours de la dernière semaine, je suis tombé sur un vidéo présentant un pont chinois nouvellement inauguré. Un pont de 42 kilomètre construit au-dessus de la mer, reliant la ville de Qingdao à l'île de Huangdao, dans l'est du pays. À ce jour, il est le pont le plus long construit au-dessus de l'eau selon la société Guinness. Ce mastodonte a nécessité plus de 450 000 tonnes d'acier et plus de 2,3 millions de mètres cubiques de ciment. Il est conçu pour résister aux tremblements de terre, aux typhons et même aux collision avec des bateaux. Il est soutenu par 5000 piliers de 35 mètres de large incluant ainsi 6 voies (3 dans chaque direction) ainsi que deux accotements. Plus de 30 000 voitures le franchisent chaque jours. La construction a mobilisé 10 000 travailleurs qui se sont partagés des quarts de travail de 12 heures, 24 heures sur 24.

Malgré l'importance du chantier, les travaux ont été réalisé en 4 ans et n'ont coûté que 10 milliards de yuans soit a peu près 1,5 milliards de dollars canadiens. Bien que les normes du travail en Chine ne soient pas à la hauteur de leurs infrastructures, bien que les nombreux ouvriers ont travaillés corps et âme à la réalisation de ce pont et ce pour un faible salaire durant de nombreuses heures, je m'explique mal comment un pont 12 fois plus long que le futur pont Champlain a pu prendre 2 fois et demie moins de temps à réaliser ET CE pour le tiers du prix. À titre comparatif, le futur pont Champlain qui sera d'une longueur de 3,4 kilomètres, coutera entre 4 et 5 milliards de dollars et ce, sur une durée approximative de 10 ans.

Qu'à cela ne tienne, je vous laisse juger pas vous même l'immensité et le génie architectural de cette construction Made in China.


Le pont de la Baie de Jiaozhou

mardi 11 octobre 2011

Le nouveau PPPont Champlain.

Au cours de la dernière semaine, le 5 octobre pour être plus précis, le gouvernement fédéral a annoncé la construction d'un nouveau pont Champlain. Une annonce forte attendue pour la grande majorité de la population de la grande région de Montréal. L'annonce de la construction du nouveau pont qui aura pour but de remplacer le pont le plus utilisé au Canada a créé de vives réactions à travers les médias sociaux et traditionnels. La raison principale des réactions : Le futur pont Champlain sera un partenariat privé-public. Plusieurs personnes ont critiqué le projet du PPP, craignant qu'une firme privée s'en mette plein les poches et que la facture soit ensuite envoyée à la population. Les réactions fusaient de toute part.

Certains en profitaient aussi pour faire du capital politique, comme la député provinciale du compté de la Pinière, Fatima Houda-Pépin qui réclame un péage uniquement pour les camionneurs. Sortie vivement contestée par plusieurs observateurs, d'autant plus que la députée provinciale n'a pas de juridiction en ce qui attrait à la politique fédérale. Il serait impensable que l'industrie du camionnage soutienne à elle seule une infrastructure de plusieurs milliards de dollars, d'autant plus que bon nombre de camionneurs sont indépendants et ne pourraient se le permettre.

Dans le contexte économique actuel, il aurait été impossible pour la province de Québec d'obtenir une implication du gouvernement fédéral relativement à une facture qui avoisinera facilement les 5 à 6 milliards en dollars d'aujourd'hui, étant donné l'objectif du gouvernement fédéral d'atteindre l'équilibre fiscal d'ici quelques années. Comme la durée de vie du pont Champlain arrive à échéance, vu l'urgence de la situation, il apparaît évident que la seule façon d'obtenir l'aval du gouvernement fédéral était une implication PPP.

Le pont Champlain est une des artères principales du cœur économique du Québec en raison des nombreuses personnes qui l'empruntent chaque jour pour se rendre à Montréal, tout comme pour l'industrie du camionnage. Nous devons applaudir l'initiative du gouvernement fédéral d'aller de l'avant dans ce projet et être réaliste, le partenariat privé-public est la seule façon de financer ces infrastructures coûteuse mais primordiale pour la métropole du Québec. Étant donné la désuétude de bon nombre de nos infrastructures et étant donné l'état des finances de nos gouvernements, les PPP deviendront l'unique moyen de se permettre des infrastructures d'une telle ampleur et ainsi mettre à contribution les utilisateurs.



 La construction du pont Champlain en 1958. Entrepris en 1957, les travaux ont coûté environ 35 millions de dollars et le coût du passage à l'époque était de 25 cents.


Le pont Champlain est le pont le plus utilisé au Canada, accueillant plus de 57 millions d'usagers annuellement. Le péage fut aboli en 1990. Le coût estimé pour le nouveau pont est de 5 milliards de dollars

dimanche 2 octobre 2011

Le Québec est bleu-blanc-rouge !

Pour ceux qui auraient été coupés de l'actualité depuis les dernières semaines, nous sommes à quelques jours du début de la saison de la Ligue Nationale de Hockey et nous pouvons vraiment dire que la Belle Province est passée en mode bleu-blanc-rouge. Le Canadiens de Montréal fait partie de tout les bulletins de nouvelles des dernières semaines. Depuis le début du camp d'entraînement, ils sont plus de milles partisans à assister quotidiennement aux pratiques des joueurs alors que certaines équipes de la ligue peinent à attirer pareille assistance … aux parties de saison régulière.

Le retour du hockey signifie aussi le retour des fameux « pools » dont l'amateur de sports qui sommeille en moi ne peut absolument pas manquer. En ce samedi soir pluvieux, c'est dans un restaurant de l'est de Montréal, que nous nous sommes retrouvés afin d'assembler au mieux de nos connaissances, « l'équipe » qui amassera le plus de points (buts et assistances) et qui sait, peut-être remporté la cagnotte. Chacun y met vingt dollars, et les trois personnes ayant obtenu les meilleurs résultats remportent un montant déterminé par l'organisateur. Pour certains c'est une activité banale, mais je ne crois pas que pour le montant investi, il est possible d'avoir autant de plaisir tout au long de la saison de hockey, si ce n'est pour les éclats de rire causés par les choix parfois saugrenus de certains ou simplement pour jeter un œil le matin, à savoir qui est en tête et quel joueur a été le plus productif. Probablement un des meilleurs investissements de l'année. Je vous le dit !

Au-delà du « pool », on y retrouve le cœur du hockey, l'essence à laquelle carbure des millions d'amateurs au Québec, le côté rassembleur, l'envie d'être en gang que ce soit dans un Pub du Plateau, d'un restaurant de type Cage au Sport ou Boston Pizza en banlieue, que ce soit pour partager une bière et quelques plats, scander avec passion les OLÉ! OLÉ! OLÉ !, réagir vigoureusement à la pénalité que l'arbitre à omis d'appeler... C'est ça le hockey au Québec. Le hockey n'a pas de sexe, il est ni riche, ni pauvre. Il n'a pas de terre d'appartenance, chacun peut s'y voir, du Président de compagnie qui gère des milliards de dollars, à l'ouvrier en passant par le docteur, l'ingénieur, le menuisier, l'étudiant. C'est la beauté du sport, il réunit les gens comme il nous a réunit en ce samedi soir.

Les quelques clients amassés dans le restaurant s'empressaient de terminer leur repas, voyant venir l'armada, de jeunes hommes carburant à la Molson Ex, bière par excellence du sportif de salon. Les cris, les rires parmi les pichets de bière et la pizza, on prend soin d'expliquer les règles, la manière de comptabiliser les points, l'ordre de choix et c'est parti, on est enfin prêt à commencer. À travers les quelques rires et murmure, on entend, d'une voix déterminé : Sidney Crobsy !!! Les hostilités sont lancées …

Bonne saison !


Le Centre Bell qui affiche salle comble à chaque partie