dimanche 18 décembre 2011

Sayonara Kyoto !

Depuis lundi 12 décembre, le Canada a tourné le dos à l'accord de Kyoto. Les craintes des nombreux groupes environnementalistes à travers le pays se sont concrétisées. Le gouvernement conservateur de Stephen Harper a mis à exécution ce que bien des observateurs avaient prédit dans le l'éventualité d'un gouvernement conservateur majoritaire. Le Canada est ainsi devenu le premier pays à quitter l'accord de Kyoto. Les Conservateurs plaident entre autre, qu'ils pourront éviter les pénalités de 14 milliards de dollars pour ne pas avoir rencontré les objectifs.

Les conservateurs plaident aussi que le protocole de Kyoto n'est pas assez sérieux puisque les États-Unis et la Chine n'en sont pas signataires. Stephen Harper a même qualifié de stupides, les cibles de Kyoto et s'explique mal que le gouvernement fédéral libéral de l'époque ait signé le protocole sans mettre en place des mesures pour atteindre les objectifs de ce protocole. À l'époque, le Parti Conservateur avait qualifié la lutte contre les changements climatiques de complot socialiste. Son ministre de l'environnement a aussi défendu la décision en expliquant que pour atteindre les cibles de Kyoto pour 2012, il faudrait cesser de faire fonctionner tout les véhicules, camions, tracteurs, ambulance, toutes les installations agricoles, les hôpitaux, usines et édifices du Canada. ("To meet the targets under Kyoto for 2012 would be the equivalent of either removing every car, truck, ATV, tractor, ambulance, police car, and vehicle of every kind from Canadian roads or closing down the entire farming and agricultural sector and cutting heat to every home, office, hospital, factory, and building in Canada." - Peter Kent, ministre de l'environnement)

Depuis lundi, les critiques fusent de toute part à travers le Canada mais aussi provenant de partout dans le monde. Le Teheran Times (Iran) a même qualifié le Canada de voyou. Les nombreux partis d'opposition critiquent le gouvernement qui a pris la décision sans même l'aval du Parlement. La chef intérimaire du NPD, parti officiel d'opposition à Ottawa, a d'ailleurs dit : « À la place de dire que les cibles de Kyoto étaient stupides, commencez par prendre action, faites quelque chose. » Stéphane Dion , ardent défenseur de l'environnement au Canada a ajouté: «Ce qui est stupide, c'est la position du gouvernement et du Parti conservateur à l'époque, qui disait que la lutte contre les changements climatiques était une invention socialiste. Mais je ne doute pas que quelque part dans leur esprit, c'est encore cette stupidité qui les habite.»

Finalement, ce qui a surpris le plus de gens, c'est la date choisie pour faire telle annonce alors que 190 pays avaient conclu un accord de peine et de misère à Durban, en Afrique du Sud, quelques jours plutôt. D'ailleurs, madame Christiana Figueres, chef de la Convention-cadre des Nations Unies contre les changements climatiques, faisait valoir que le Canada fasse ou non partie du Protocole de Kyoto, aux termes de la Convention il a une obligation légale de réduire ses émissions et une obligation morale, vis-à-vis de lui-même et des générations à venir, de jouer un rôle de leader dans l'effort global.

vendredi 16 décembre 2011

Récession vous avez dit ?

La semaine dernière, les bulletins de sports et les quotidiens annonçaient la fin du derby Pujols. Pour ceux qui l'ignorent, Albert Pujols est ce joueur tant convoité à l'ouverture du marché des joueurs autonomes. Puissant frappeur avec des statistiques à faire rêver, ce joueur évoluait depuis 10 ans pour les Cardinals de St-Louis, club avec lequel il fit ses débuts, en 2001. Dix ans plus tard, la séparation entre le club et leur joueur étoile semblait se concrétiser davantage, au grand désarroi des partisans. Nommé recrue de l'année à sa première saison, ses statistiques n'ont fait que niveler vers le haut au fil des ans. Il fut nommé trois fois joueur le plus utile à son équipe, champion frappeur en 2004 et aida son équipe à remporter les grands honneurs la saison dernière (particulièrement lors d'un match où il frappa 3 circuits) bref, un indispensable.

La raison de la séparation : une divergence d'opinion quant au futur salaire du joueur étoile. Considérant comme une insulte l'offre de St-Louis de lui offrir un contrat de 10 ans pour 130 millions, il préféra l'offre des Angels d'Anaheim : 254 millions pour 10 ans. Qui pourrait le blâmer ? Si ce n'était pas assez, la même journée, ce même club a consenti un contrat de 75 millions pour 7 ans à un lanceur, de bon calibre, mais sans plus. On ne parle ici que de deux joueurs.

Ma question est la suivante : Comment dans un marché comme celui-ci, peut-on espérer le retour d'une équipe professionnelle, compétitive à Montréal ? Chaque année, à l'ouverture de la saison, on demande au gens s'ils souhaiteraient le retour du baseball à Montréal. Bien que je sois fan de baseball, je ne vois pas. Bien que l'exemple de ces contrats ne soient deux parmi tant d'autres, il me paraît impossible le retour d'une équipe compétitive à Montréal, surtout si nous pensons aux équipes comme les Yankees de New York qui ont une masse salariale annuelle avoisinant le PIB de nombreux pays en développement (202 689 028 $).

En terminant, un internaute me faisait penser que les 254 millions versé à Albert Pujols pour les dix prochaines années, c'est 2 fois le montant qu'il faudrait débourser pour acquérir les Coyotes de Phoenix au Hockey. Quelqu'un à parler de récession au États-Unis ?

mercredi 30 novembre 2011

Sacré panache !

Le mois de novembre tire à sa fin. Cela signifie pour plusieurs hommes, qu'ils pourront mettre la hache dans leur moustache. Comme à chaque année, plusieurs hommes ont arboré fièrement la moustache tout au long du mois de novembre afin de soutenir le mouvement Movember, né en 1999 à Adélaïde, en Australie. Ce mouvement fut rapidement encadré pour ensuite devenir la Fondation Movember en 2004. La fondation a pour but d'amasser des fonds afin de lutter contre les maladies principalement masculines comme le cancer de la prostate. Outre la lutte contre la maladie, la fondation vise aussi à éduquer les hommes quant aux maladies graves et sensibiliser les hommes à passer des examens annuels afin de déceler ces maladies. On dénombre environ cinq hommes à l'heure qui décèdent prématurément de maladies qui aurait pu être prévenues dans la plupart des cas.

Pourquoi la moustache? Outre le fait qu'il s'agisse d'une caractéristique masculine (à moins d'avis contraire), les moustaches chez les hommes rasés de près suscitent les réactions. Appuyé par la Ligue Nationale de Hockey (LNH), ce mouvement a pris beaucoup d'ampleur dans les dernières années, mais initialement, la plupart des Mo Bros. (communauté des hommes portant fièrement la moustache) devaient expliquer leur apparence et ainsi informer les autres sur les difficultés uniques des hommes en matière de santé, ainsi que sur le cancer de la prostate. Au dire des organisateurs, cette campagne de bouche à oreille fut très efficace et authentique. Si aujourd'hui la popularité du mouvement n'est plus à faire, il reste encore du travail à faire pour inciter davantage les hommes à parler plus ouvertement de leur santé de sorte à dissiper les préjugés quant aux maladies. Cependant, selon les statistiques pour le Canada, la campagne fonctionne très bien:
  • 93 % des participants ont passé du temps à réfléchir à l’amélioration de leur état de santé général;
  • 76 % des participants ont subi un examen médical général;
  • 80 % ont discuté de la santé masculine avec des membres de leur famille, des amis ou des collègues pendant la campagne Movember;
  • 59 % ont mené des recherches personnelles sur des questions de santé masculine pendant la campagne Movember;
  • 68 % se sont dit préoccupés de leur état de santé général;
  • 87 % ont compris que leur santé dépend du soin qu’ils prendront d’eux-mêmes.
Comment ça fonctionne? Les gens qui se font pousser la moustache amassent des dons contre quoi il garantisse de ne pas raser leur moustache avant la fin du mois. Les gens peuvent donc verser des dons directement via le site du Movember et supporter une personne ou un groupe. On peut aussi faire des dons personnels. Je vous invite donc à visiter le site internet officiel de la Fondation et comme moi, faire un don pour la cause.



 
À défaut de faire un don, j'espère au moins vous avoir incité à subir un examen médical.

mardi 29 novembre 2011

C-10ficile d'être nuancer !

Le gouvernement fédéral conservateur a fait passer le projet de loi C-10 visant à adopter de nouvelles mesures plus sévères face aux criminels. Ce projet de loi était un fleuron de leur programme électoral et maintenant qu'ils ont la majorité à la Chambre des communes et au Sénat, ils ont le champ libre pour faire adopter de nouvelles lois. Au Québec, il est difficile de rester neutre lorsqu'on parle des méchants conservateurs.

Alors que plusieurs craignent de voir le Canada adopter des mesures austères similaires à celles du Texas, rassurez-vous, on est encore loin du système pénal de l'État à l'étoile solitaire. Les programmes de réhabilitation ne disparaitront pas et les jeunes délinquants ne seront pas envoyés au pénitencier pour un vol à l'étalage. Le projet de loi vise protéger les victimes et dissuader les futurs criminels. Au cours des dernières années, il n'était pas rare de voir un criminel condamné à dix ans de réclusion, être libre comme l'air sans avoir purger la moitié de sa peine. Le projet de loi vise à garder en prison, les criminels et faire réfléchir quant aux futurs actes de récidive.

Finalement, bien que certains criminels aurait davantage de chances de réhabilitation hors du milieu carcéral, le projet de loi risque de nuire à ces individus. Le gouvernement a aussi manqué quant à la proposition d'amendement du NPD visant à évaluer l'impact de la nouvelle loi sur une période de trois ans et connaître l'impact qu'aura C-10. Bref, avant d'adopter de telles mesures, il aurait été important de prendre conscience des nombreuses études qui démontrent que les peines sévères n'ont pas un effet de corrélation négative sur la criminalité.

Occupy Wall Street: L'envers de la médaille

Le site de Occupons Montréal, devant la place de Commerce mondial de Montréal, au Square Victoria
Bien qu'initialement le mouvement ait connu un succès incroyable internationalement avec son slogan rassembleur, certains leurs reprochent maintenant de ne pas avoir de suite dans les idées, faute de plan d'action. Alors que la plupart des abris de fortune des manifestants se font démanteler un peu partout dans le monde, certains résistent encore. Mais ensuite quoi?

Personne ne s'est prononcé comme chef, comme leader pour mener la révolution. Si le succès du mouvement s'est rependu comme une trainée de poudre, on peut dire que la suite des choses fut un pétard mouillé. Alors que certaines zones d'occupation sont devenues un refuge pour itinérants, toxicomanes et où le vol à l'étalage et la petite criminalité commencent à s'installer davantage, les commerçants qui appuyaient la cause commencent à souhaiter le départ des indignés. Après l'occupation qu'est-ce qui attend les militants? À Montréal, alors que les manifestants se préparaient à affronter la dureté de l'hiver, c'est finalement une décision de la ville qui est venue brouiller les cartes de la cellule, imitant ainsi les villes de Vancouver, Toronto, Ottawa et Québec.

Graffiti dans la station de métro Square Victoria
Bien que les revendications du mouvement n'aient pas la même ampleur de ce côté de la frontière, à l'instar de nos voisins américains qui font face à une véritable lutte des classes sociales, le mouvement devra s'adapter, adopter une structure et développer un plan s'il ne veut pas devenir chose du passé. Ce qui était à mon avis une grande idée, afin de changer le modèle capitaliste tel qu'on le connaît et rétablir l'ordre dans les classes sociales, est en train de se perdre. Pour les mois à venir, il y aura du changement à faire et de l'ordre à mettre s'ils veulent la survie du mouvement.



Le 99% a son ange-Guardian

Alors que le mouvement Occupy Wall Street commence à perdre de l'ampleur un peu partout dans le monde, un vidéo a attiré mon attention dans la dernière semaine. Il s'agit d'un vidéo réalisé par le quotidien anglais The Guardian. Ce vidéo explique, de manière vulgarisée, les faits et statistiques quant à la raison pourquoi les américains sont de plus en plus pauvres et dans certains cas peinent à joindre les deux bouts.

Ce vidéo se penche sur le fameux slogan: We are the 99%. On y explique comment l'écart s'est creusé entre les riches et les pauvres et comment une grande partie de la population est affectée. Les États-Unis qui comptent 3,1 millions de millionnaires et 400 milliardaires, plus que n'importe où dans le monde, comptent aussi 46 millions de gens qui vivent sous le seuil de la pauvreté. Un américain sur six n'a pas d'assurance-maladie, soit 50 millions de personnes et 14,5% des ménages peine à nourrir leur famille. On y explique que lors du krach financier qui a secoué les États-Unis, 65% des avoirs des gens de la classe moyenne (60% de la population) était le toit sous lequel ils vivaient. Lorsque le prix des maisons a chuté, plusieurs se sont retrouvés à la rue. Les gens les mieux nantis et dont les avoirs étaient répartis ont pu faire face à la crise. Bien qu'ils aient perdu de l'argent, la crise économique n'as pas eu le même impact sur leurs porte-feuilles. Ainsi, le vidéo démontre que les pauvres s'appauvrissent et les riches deviennent de plus en plus riches, creusant un écart entre les classes sociales. Alors que certains perdent leurs maisons et deviennent instable financièrement, on note une augmentation des ventes pour les produits de luxe tels Givenchy, Yves St-Laurent et les voitures de luxe telles Porsche.

Bien que nombreux américains paient leurs impôts comme tout le monde, on note que le pourcentage des mieux nantis n'est pas suffisant par rapport aux moins nantis, tel qu'exposé dans mon billet précédent : Les États-Unis : République de bananes! Alors que les salaires de dirigeants d'entreprises semblent avoir explosé au cours des dernières années, celui des travailleurs de la classe ouvrière semblent avoir régressé. Afin de palier à ce problème, les États-Unis devront agir rapidement s'ils veulent sortir leur pays de la torpeur. Je vous laisse donc en juger par vous même par l'entremise de ce court vidéo fort intéressant.


mercredi 26 octobre 2011

Un pari risqué ?

Le 19 octobre dernier, La Presse publiait un reportage sur le futur amphithéâtre de Québec, domicile des futurs, supposés, rapatriés Nordiques de Québec. Le retour des Nordiques a fait couler beaucoup d'encre depuis les dernières années dans l'ensemble de la province. Plusieurs voient de plus en plus possible le retour d'une équipe professionnelle de hockey dans la vieille capitale. Bien que l'engouement soit là, les investisseurs quant à eux se font attendre. Le reportage publié dans La Presse mettait au jour la viabilité d'un tel projet dans un marché comme celui de la ville de Québec.

« L'amphithéâtre de Québec plus cher que le Centre Bell » titrait La Presse, qui appuyait ses dire en se basant sur les coûts du Centre Bell, soit 230 millions en 1996, l'équivalent de 383,2 millions en dollars d'aujourd'hui. Un peu moins que les 400 millions de dollars annoncés pour la construction d'un futur amphithéâtre à Québec. Mais le problème n'est pas là. C'est lorsqu'on s'attarde au marché que la comparaison devient un peu plus difficile à faire. Le Centre Bell, amphithéâtre multi-fonctions le plus utilisé en Amérique du nord, qui jouit d'un marché comme la région de Montréal et ses quelques 3,9 millions d'habitants, ne peine pas à remplir ses gradins chaque soir. Le futur amphithéâtre de Québec quant à lui jouira d'un marché avoisinant les 800 000 personnes. C'est là que la somme de 400 millions passe un peu moins bien.

Malgré tout l'engouement pour le retour d'une deuxième équipe professionnelle de hockey au Québec, les chiffres n'appuient pas favorablement la situation de Québec. En fait, le coût estimé de 400 millions situe l'amphithéâtre de Québec au 6e rang des plus dispendieux. Autre fait intéressant, c'est le seul amphithéâtre qui ne possède pas déjà d'équipe professionnelle au moment d'écrire ces lignes, ce qui rend le pari un peu plus risqué.

Finalement les reportages dans La Presse exposent l'aubaine de Winnipeg qui a retrouvé une équipe de hockey de Ligue Nationale cette année. Le MTS Centre, amphithéâtre au goût plus modeste, peut accueillir 15 000 personnes et est évalué en dollars d'aujourd'hui à 177,9 millions de dollars. Inauguré en 2004, le MTS Centre peut compter sur un marché d'environ 800 000 personnes, tout comme la ville de Québec et cela le place au 26e rang des arénas plus coûteux. Le secret du MTS Centre : Un aréna de 15 000 sièges au lieu de 18 000 sièges. «Les derniers sièges sont toujours les plus chers à construire», dit Michael Harvey, architecte principal à la firme Sink Combs Dethlefs de Denver, qui a conçu le MTS Centre.

Comme quoi, avec des goûts plus modestes, on peut respecter un budget raisonnable tout en tenant compte du marché qui nous entoure.